Ina Kheiri mit pied sur le quai, un voyage par train qui avait duré deux heures prenait fin. Son oncle maternel Issam venait de lui envoyer un sms, dans moins de dix minutes, il serait là.

Faisant quelques pas, elle réfléchissait, soudain une voix lui murmura de se retourner, ce qu'elle fit, elle eut un choc.
De l'autre côté, un train rapide s'élançait de toute  la force de son moteur, à une fenêtre le regard d'un homme rencontra le sien, elle porta sa main à sa bouche pour étouffer un cri.
L'homme à sa vue s'était levé aussitôt et avait voulu ouvrir la baie de glace, en vain, le train s'éloignait à grande vitesse.
Fermant les yeux, la jeune femme manqua de chanceler:
-Ina mon enfant ! Je suis arrivé, fit une voix sympathique non loin d'elle.
Elle ouvrit les yeux, son oncle l'accueillait à bras ouvert.

En cours de route, elle écouta son oncle donnait des nouvelles de sa femme et de ses trois enfants, aujourd'hui adultes mariés et l'un d'eux habitant un coin reculé de ce vaste territoire de l'est.

Distraite, elle faisait effort sur elle-même pour chasser la vision du train vitesse de tout à l'heure.

Elle sursauta à la question répété de Issam Noufir:
- Ma chère Ina, qu'as tu ? Je te demande de tes nouvelles et tu me regardes sans me comprendre.
Confuse, elle fit :
- Pardonne-moi oncle Issam, je ne sais qu'est ce qui me prend ? Je vais bien, je viens enfin d'acheter l'appartement où j'habite et j'aurais tant voulu que maman ne meurt qu'après l'acquisition de cet apart, elle s'inquiétait pour mon sort.

Issam hocha la tête l'air grave:
-Ina, ta mère était une maman courage et elle savait que tu as grandement hérité d'elle, et puis Allah est là et Il ne t'abandonnera jamais, comme moi d'ailleurs.

Elle sourit de ce sourire fin et triste.

En serrant entre ses bras la femme de son oncle Narjass Noufir, elle entendit celle-ci observer:
-Ma chère enfant, tu as embellie mais tu as quelque peu maigrit.

Prenant place non loin de sa tante, elle conversa avec elle un long moment puis se levant, elle monta à la chambre de sa cousine ainé maintenant vide, elle se changea, fit la prière del Asr et redescendit prendre le thé avec ses parents.