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La princesse Ghania chaleureusement accueilli par son frère, scrutait le visage de celui-ci :
- Tu ne dis rien.
- A propos de quoi ?
- De la situation du pays.
- Notre premier ministre est un homme intègre, il m'a fait un rapport tôt ce matin et à part la nouvelle loi de prospection qui fait des mécontents, cela va bien.
- Je faisais allusion à ta succession, as-tu un nom à proposer ? Fit le ton directe sa soeur.
Le roi fit le ton enjoué:
- En faite non, mais j'ai confiance.
- Confiance en qui ?
- En Allah.
La princesse le convint mais reprit :
- Et pour Amina, toujours rétive au mariage ?
- Tu la verras et tu l'entendras.
- Cet enfant, t'a toujours mené du bout du nez Abdel Malek, reprocha la vielle dame.
Le roi rit :
- Amina est une fille sage, loin d'être capricieuse, elle sait agir.
- Je l'espère pour nous tous, rétorqua Ghania.
9
Au déjeuner, ce jour là quatre convives s’attablèrent. Le roi, sa fille, sa sœur et son mari. Ils mangèrent en silence.
A la fin du repas, la princesse s’excusa, elle avait cours à deux heures et demie. Sa tante la suivit :
- Alors tu apprends deux langues en même temps, le Persan et le Sanscrit ? demanda cette dernière.
- Oui ma tante.
- Sincèrement, ma fille c’est un exploit.
- Pas tant que cela, le Persan se rapproche de notre langue et pour le Sanscrit depuis longtemps je m’intéresse aux langues anciennes.
Dans ses appartements, Amina servit le thé à la princesse Ghania.
- Ma chère enfant, de voir l’œuvre de ton père allait vers un autre. Cela ne t’émeut pas ?
- Si, mais une nouvelle lignée devrait donner du sang neuf et chacune à travers les siècles à apporter du nouveau et cela a été toujours bénéfique pour notre nation. Riposta le ton serein la princesse.
La sœur du roi, très étonnée fit :
- Ma chère Amina pourquoi ce ne serait pas toi et ton mari qui donnerait un nouveau souffle au pays ?
- Le mariage n’est pas actuellement une priorité pour moi. Du moins jusqu’ici, aucun prétendant sérieux n’a attiré mon attention.
- Mais si tu le veux tu le peux, tous les hommes du royaume sont prêts à demander ta main.
Amina eut un sourire fin :
- Si je dois me marier ma chère tante ce ne sera surtout pas maintenant, la plupart d’entre eux convoitent le royaume à travers moi.
10
Madas s’entretenait avec le chef du protocole :
- C’est incroyable ! Comment en sommes-nous arrivés là ? Se lamentait le second.
- Nous en sommes là, Issam et il ne sert à rien de se lamenter, je dois avoir un communiqué pour demain soir.
- Tu l’auras. Le roi donnera le nom de son successeur le lendemain à huit heures du matin et son discours d’adieu sera retransmis à huit heures et demi du soir demain sur toutes les radios.
- Bien. Allons prions que tout se déroulera selon les usages. Fit Madas.
L’autre hocha la tête et sortit, l’assistant de Madas parut :
- Oui ?
- Layth Lachim est là.
- Bien, faites le entrer.
11
Licham était sur des charbons ardents, dés qu’il vit Madas quelque chose le rassura :
- Voici la réponse de l’équipe technique du barrage Nouram. Fit le secrétaire en lui passant un feuillet.
Prenant connaissance du contenu, Licham sut que sa ferme aurait été envahit par les eaux du barrage s’il avait conservé le débit ancien au démarrage, pour parer à la catastrophe ils avaient dû réduire le flot des eaux en attendant de trouver le moyen d’arroser ses terres sans causer des dégâts. Le matin même ce moyen a été mis au point, à son retour il vérifiera de lui-même la nouvelle.
- Ils auraient dû vous prévenir par écrit et donner suite à votre requête mais ils ne l’on pas fait. Ils ont été réprimandés pour cela et le responsable a été rétrogradé. Ajouta Madas.
- Et pour le conflit qui m’oppose à mes voisins de l’autre côté de la frontière ? fit observer interrogateur Licham, à ce moment une porte s’ouvrit et le roi entra.
Instinctivement les deux hommes se levèrent et saluèrent.
- Oh désolé ! Je ne savais pas que vous aviez un visiteur, fit Abdel Malek.
Madas aimablement présenta au roi, Licham. Celui-ci la tête haute ne quittait pas des yeux l’illustre personnage. Celui-ci le toisa en silence puis se tournant vers son secrétaire :
- Je suis venu juste pour vous dire que demain dans la matinée, j’aurais une visite privé à faire, mon absence durera au plus une heure et demi et ce sera avant la dernière réunion du conseil des ministre.
- Bien votre majesté, c’est noté.
Saluant, le roi s’en alla.
Licham demeura debout :
- Je vous en prie, asseyez-vous.
Prenant place, Licham vit le sourire furtif du secrétaire:
- Revenons à nos moutons.
Le fermier ne dit rien, l’air tranquille du roi contrastait avec tous les bruits qui courraient dans et hors du Palais « J’apprécie un tel homme, il a la tête bien sur les épaules. » se disait-il.
- Qu’est ce qu’on disaient ?
- Ah oui ! Je m’en souviens, fit Madas en devançant le visiteur. Eh bien ! mon cher Monsieur, j’ai donné des ordres pour examiner avec l’ambassadeur accrédité chez nous ce malentendu. Vous devez revenir demain matin et nous verrons ce que nous pourrons faire.
- Je ne repartirai pas sans une solution définitive à ce problème.
- Bien sûr, nous y veillerons.
- Je vous remercie pour votre coopération et votre compréhension Monsieur Madas.
- C’est mon travail Monsieur.
En se retirant, Licham pensa : « On se porte encore bien dans ce pays mais le roi partira dans moins de 48h. »
Madas appela son assistant :
- Vois ce dossier sérieusement, car demain au-delà de midi je ne serais plus disponible. Nous devons pouvoir satisfaire ce fermier. Nos voisins ont toujours eu le dessous, pas cette fois.
- Bien.
- Y’a-t-il autre chose ?
- Oui.
Le ton las, Madas dit :
- Parle.