Le lendemain matin, cueillant des marguerites des champs alentours, elle déposa sa gerbe de fleur sur la petite tombe. La prière faite, elle repartit. L’air humide, elle s’attendait à une matinée froide et pluvieuse. L’été s’achevait en hâte, bientôt l’automne et la reprise de la saison des courses hippiques, elle ne connaissait pas les intentions du prince Carl, et redoutait qu’il vienne la bousculer lui annonçant son engagement à la dernière minute.
Aux écuries, elle mesura la température de Ebel, celle-ci oscillait entre 37°8 et 38°5. Rassurée, elle passa ses mains sur sa robe, propre, elle prit soin à nettoyer ses pieds et brossa son avant main et son arrière main. Elle défit sa crinière, la lissa et tressa la queue.
Récurant les seaux, Enessa les remplit d’eau et bouchonna légèrement l’étalon et celui-ci eut droit à son premier repas de la journée.
Se désintèressant du cheval, elle revint à l’écurie et commença méthodiquement à éclaircir les murs en prévision de les repeindre.
Le temps s’écoula vite, revenant au cheval, elle le tint par l’encolure et l’emmena dans une petite clairière, elle le fit trotter une demi-heure puis le débarrassant de sa couverture, elle le prépara pour l’exercice quotidien.
Non loin de là dans un petit bois, sur une surface plate, elle avait disposé des troncs d’arbre de différente taille pour mimer les obstacles.
-Aujourd’hui mon cher Ebel, nous allons apprendre le saut de grande distance, lui dit-elle d’un ton clair.