- Si je vous le dis, je mettrai ma vie en danger.
- Bon. Fit la jeune femme le ton prompt, donnez-moi des détails sur un seul de ces projets et je me chargerai du reste.
Il lui en fut reconnaissant de lui avoir épargné de se mettre à découvert.
En ressortant du ministère, elle prit la direction de la présidence palestinienne. Connaissant de vue Bachir Kafchi, un conseiller du président, elle se présenta à lui. Grâce à des indications involontairement lâchées par Kafchi, elle consulta des archives mémorisés non sans avoir eut le ok de l’administrateur général de la présidence puis effectua une série de vérification par mail.
Au bout de deux heures, elle repartit de là vers la représentation américaine avenue El-warak, Al Kemby en ouvrant à la jeune femme la porte de son bureau, releva l’air tourmenté de celle-ci :
-Je vous en prie asseyez-vous. La priât-il, lui versant un verre d’eau, il le lui tendit :
- Buvez.
Ce fut à cet instant seulement qu’elle se rendit compte de sa soif :
- Merci Kemby. Fit-elle. Reposant son verre, elle ouvrit sa serviette, tirant un feuillet, elle le mit sous les yeux de Al, celui-ci le lut attentivement puis d’une voix franche dit :
- Vous devez vous interroger, comment les choses en sont arrivés là ?
Elle hocha la tête :
- Je suis ici depuis presque trois années. Reprit-il. Voici ce que j’ai déduit de ce séjour, les Palestiniens ceux la même qui sont au pouvoir sont incapable de s’autogouverner, ils sont trop pénétrés par eux même pour songer à rattraper le temps perdu par rapport aux israéliens, je ne cesse de le répéter à ces derniers, ils n’ont pas de quoi s’inquiéter, l’état israélien est là pour milles ans ! Je n’en suis pas aussi sûr de l’état palestinien !
La jeune femme se levant, envoya un fax à Anthony Reyvins :
- Kemby pouvez-vous m’arranger des rendez-vous avec les membres de la commission des finances, avec les représentants de l’opposition notamment, la politique n’entre pas dans mes attributions, malgré tout , j’aimerais pouvoir entendre leur version des faits.
- Ok, tout de suite. Fit-il en relevant le récepteur, tous deux travaillèrent sur l’emploi du temps de la jeune femme du lendemain, Reyvins envoya un mail en réponse à Amal, celle-ci sourit en le lisant ; « Puisque c’est le président , eh bien ! Lui aussi devrait rendre des comptes ! »
Al fit :
- Je dois vous arranger une entrevue avec le président qui est absent pour le moment, il sera de retour après demain.
- Le jour même, il devra me recevoir. Décida la jeune femme.
- Il est huit heures du soir passé, pourquoi n’irez-vous pas dîner et vous reposer ? Une rude journée s’annonce demain. Lui conseilla Kemby.
- Vous avez raison.
Il la raccompagna jusqu'au véhicule, en montant à côté de Gray, elle entendit Kemby lui chuchoter :
- Redoublez de vigilance.
- Il n’avait pas besoin de le dire. Fit-elle à l’homme qui démarrait en douceur :
- Si, il avait ses raisons, depuis qu'on a prit possession du véhicule, on a été filés.
- C’est leur propre service de sécurité, je ne crains pas ces gens là. Dit-elle.
- Est-ce si indispensable pour vous de passer vos nuits chez vos proches ? A l’hôtel, je puis vous couvrir en cas d’imprévu.
- Mes parents à Gaza m’ont offerts l’hospitalité pendant ces trois jours. Lui expliquât-elle. Je ne puis être seule dans une chambre d’hôtel.
- Comment seriez-vous seule à l’hôtel alors que je serais avec vous ? S’étonna Gray.
Elle ne put s'empêcher de sourire :
- Ai-je dit quelque chose de drôle miss ?
- Mon Dieu que voulez-vous que je vous dise ? Fit-elle quelque peu embarrassée. Tout à coup les mots semblaient lui manquer, engagé dans une enfilade de ruelle, il la regarda un bref instant :
- Vous n’êtes pas obligée de me répondre.
- Merci.
- Qu’on se mette d’accord sur un point, arrivés chez les Nawazi, j’entre avec vous, puis je ressors furtivement, je m’installerai dans le véhicule durant la nuit. Ainsi, les éventuels méchants à nos trousses croiront que je suis avec vous. Déclara t- il. Elle protesta :
-Comment cela vous passerez la nuit dehors, vous rentrerez dormir à l’hôtel, je n’ai pas pris des cours de kung fu pour rien, je saurais me défendre au cas où, bien que pour le moment je me sens en sécurité.
- D’où avez-vous cette confiance ? Est-ce parce que les gens d’ici sont musulmans comme vous ? Lui demandât-il en débouchant dans la rue où habitait la famille Nawazi.
- Je vous en prie Gray, les musulmans s’entretuent entre eux depuis un siècle. Fit songeuse Amal. J’ai simplement la certitude que mon heure n’a pas encore sonnée.
- J’aimerais avoir votre foi miss, allez descendez pas de changement au programme, je veillerais dans ce véhicule, ne discutez pas. Ajoutât-il. Vous me devez obéissance quand il est question de votre sécurité. Lui dit-il, force fut pour elle de le concéder.
Le lendemain tôt à six heures du matin, sa prière de l’aube accomplit, elle prit le petit déjeuner en discutant longuement avec sa cousine par alliance. Prenant congé d’elle, Amal sortit sur le pas de la porte, à quelques mètres le 4X4 l’attendait, au volant Jim Gray. Grimpant à côté de lui, elle déboucha un thermos préparé par sa cousine :
- Vous boirez bien un lait au chocolat, j’ai des galettes toute chaudes en attendant de déjeuner quelque part. Dit-elle en versant le liquide fumant dans un bol.
- J’aurais voulu que ce soit du café. Fit-il en la remerciant d’un sourire, d’une main il buvait, de l’autre il manœuvrait adroitement le véhicule.
- Je vous en prie d’abord du lait ensuite du café. Fit-elle, reprenant le ton décidé, elle dit :
- Allons maintenant à la représentation, dormez une bonne heure entre temps j’ai des coups de fils à donner, je dois réveiller mes interlocuteurs pour pouvoir les voir dés huit heure.
Il eut un rire :
- Avec vous pas de repos.
A ce moment le bip bip du téléphone portatif se fit entendre, décrochant aussitôt elle répondit :
-Bonjour Khorfaï , c’est Ray Burn à l’appareil. Je vous aie envoyez tous les renseignements que j’ai pu glaner sur Kayssar et Moen, ce dernier est inoffensif, le premier ne l’est pas, avez-vous d’autre instruction ?
- Aucun, merci, et bonne journée.
- A vous aussi Khorfaï. Lui répondit le responsable du Cia à l’ambassade Américaine à Tel-Aviv.
Reposant l’appareil, elle parcourut lentement le mail qui venait de lui parvenir, l’expression qui se peignit sur le visage de la jeune femme intrigua Gray :
-Y ‘ a t-il un changement de programme ? Demanda t- il.
- Non, comme je vous l’ai dit, vous méritez une heure de sommeil. Lui répondit-elle les yeux perdus dans le vague « Les choses se compliquent ! Quel rôle a joué ce sinistre personnage dans cette histoire de disparition de fond ? Coûte que coûte, il faut que je sache ses véritables intentions et qui est derrière lui. »
Se garant dans le parking de la représentation diplomatique, Khorfaï apprit que Kemby était absent, s’enfermant dans un bureau mis à sa disposition, elle appela son patron Anthony Reyvins.
La communication terminée, elle ouvrit son laptop et se livra durant plus d’une heure à un travail intense.
Gray reparut une heure et demie plus tard :
-Vous ai-je mit en retard ? Lui demanda t-il.
La jeune femme tout entière à la besogne, ne lui répondit pas. En la voyant ainsi, il commanda un repas matinal. Devant le panorama du port de Gaza, il constata que le soleil était haut au-dessus d’une mer unie :
- Huit heure moins dix. Se dit-il le regard sur sa montre.
Revenant vers la jeune femme, il dit d’une voix distincte :
- Miss Khorfaï ?
Levant la tête, Amal le regarda surprise :
- Ah vous êtes là ! S’exclama t-elle.
-Il est l’heure pour vos rendez-vous de la matinée.
Fermant instantanément son logiciel, elle but un verre d’eau puis elle annonça :
-Partons.
De retour place Thaoura, il était exactement huit heures quand la porte de Achraff Saïdi lui fut ouverte. Celui-ci n’était pas seul, il lui fit la connaissance de son adjoint Bayram et d’un homme venu de la présidence, ce dernier semblait avoir pris les commandes. L’invitant à s’asseoir, il déclara le ton grave :
- Votre visite a déclenché un branle-bas de combat, je puis vous assurer que toutes vos questions seront satisfaite, à commencer par les vingt-deux millions de dollar libéré par la City Bank le 02-02-2043, et qui ont été virés sur la banque nationale de développement. Il faut dire que nous avons essuyé des revers financiers à la bourse, forcés de combler les pertes au niveau de cette banque, nous avons utilisés cette somme à titre d’emprunt, et bien entendu on la rendra au trésor dés que le rendement de la banque s’améliore.
En parlant, il avait produit sous ses yeux plusieurs feuillets, qu’elle lut une à une. L’homme s’étant tu, la jeune femme avait trois paires de yeux fixés sur elle. Ouvrant sa mallette, elle saisit une chemise en plastique et la montrant à son interlocuteur direct, elle dit tranquillement :
- Voici ce que j’ai reçu hier de City Bank et du fond d’aide international !
L’homme en lisant les documents devint pâle, reposant les sur la table il se leva. Tournant
le dos aux présents :
- Qu’avez-vous à dire à cela monsieur ?
L’autre d’une voix sourde, fit :
- Je n’ai absolument rien à dire.
-Eh bien ! J’irais demain en demander des explications à monsieur le président. Fit-elle d’un ton définitif, permettez-moi messieurs, j’attends toujours une réponse quant au chèque de 60 milles dollar ?
L’air maussade, Saïdi le sortit de sa poche :
- Le voici votre chèque mademoiselle, il y a eu …
Elle lui coupa la parole poliment :
- Non, je n’ai pas besoin de savoir où était perdu ce chèque que je prends d’ailleurs contre reçu.
Le signant, elle se leva :
- Au revoir messieurs.
Des imprécations éclatèrent derrière elle, Amal était écœurée. « Des hommes censés avoir la confiance de leurs élus se comportent en intouchable, comme si gouverner était un sauf-conduit divin.» Se dit-elle. Reprenant place à côté de Gray, elle dit :
- Ministère de l’habitat.
Amin Ind l’accueillit avec empressement :
- Que puis-je faire pour vous mademoiselle ?
- Voici le chèque de 60 milles dollars, commencez les travaux à Hébron dés maintenant. Vous avez un délai de deux mois. Si cet institut n’est pas bâti, nous reprendrons notre argent. Lui dit-elle.
- C’est ok ! Tout va très vite avec vous les Américains. Commenta t-il.
Dans la Ford, elle dit :
- Direction le parlement .
En apparaissant dans l’immense hall précédant la salle des délibérations, la jeune femme sentit peser sur elle des regards pleins de suspicion. « Tiens ! Se dit-elle les a t-on prévenus contre moi ? » Elle fut conduite par une employée à l’accueil à l’une des salles attenants au bâtiment officiel, l’espace de travail avait été aménagé aussi comme un lieu de réunion. Là, elle fut mise en présence des représentants de l’opposition, le représentant du parti Hakh l’intéressa tout de suite.
- On vous écoute miss Khorfaï. Fit Refaï un député du front populaire, un homme d’une quarantaine d’année à la coupe de vêtement impeccable.
- J’ai demandé à vous voir pour vous écouter, vous êtes les membres influents de la commission des finances. J’aimerais vous entendre parler de votre travail, jusqu’ici qu’avez-vous relevé d’important dans les dossiers traités ? Leur demanda t-elle.
Les hommes se concertèrent un bref instant entre eux, seul Mohamed Asr échappa à cet échange de coup d‘œil. D’une voix claire, il dit :
- Les choses ne sont pas aussi simple, vous venez de donner un coup de botte dans une fourmilière.
« A la bonne heure ! Voici quelqu’un qui ne va pas par quatre chemins pour dire ce qu’il pense.» Se dit-elle. Les autres lancèrent des regards courroucés à leur collègue, indifférent, il poursuivit :
- Le moindre mal est ce chèque de soixante mille dollars auquel personne ne voulut nous satisfaire d’une réponse cohérente, quant au reste c’est entrer dans les méandres d’un labyrinthe sans issue !
- Si le labyrinthe a une issu monsieur Asr. Affirma t-elle avec force, il faudrait seulement beaucoup d'abnégation et de courage de votre part.