Le roi Abdel Malek ( 50 ans) allait et venait dans la  salle du trône, il ne menait pas large. Dans deux jours, il devait quitter le trône mais qui viendrait à sa place ?

Tous ceux qui avaient occupaient le trône durant des générations étaient des hommes du peuple, mariés à des femmes du peuple, pour cette fois il n’avait pu trouver à temps un homme juste et pieux qui prendrait sa place et comme la constitution lui permettait en cas de vacance du pouvoir de nommer son fils ou le mari de sa fille s’il réunissait les conditions nécessaires pour être roi, il se heurtait malheureusement à une grande difficulté : il n’avait pas de fils et l’unique fille qu’il avait, refusait de se marier à 18 ans.


Le premier ministre entra à cet instant, le visage fermé :
-  Alors Karai ?


- Les Sages du pays sont formels, il faut vous défaire à la date convenue.


S'asseyant, il hocha la tête longuement en silence puis d'une voix nette, le roi annonça :

- Bien, ce sera fait !

2

Le vieux palefrenier Seman vit arriver la princesse au galop, elle sauta littéralement à terre, lui remit les rênes et partit à vive allure :

- Mon Dieu ! Que se passe t-il ?

- Rien, sauf que je crains d’être en retard à une convocation de père.

Amina sentait au fond d'elle-même que depuis son retour de la montagne des Iblot, qu'elle allait au-devant d’un grand évènement.

En faisant son apparition dans les appartements de son père, elle observa une longue halte avant de se faire annoncer :

- Que la Paix d’Allah soit sur vous Père. Je suis à l'heure, j'espère.

Le roi releva ses yeux sur sa fille, cela lui suffit pour ranimer son courage :
- Qu'est ce que tu dirais ma fille si tu deviendrais reine après moi en te mariant ? Lui demanda t-il.

Amina secoua la tête vigoureusement :
- Non père, je refuse.

Abdel Malek hocha la tête sans dire un mot.

La princesse silencieuse, voyait pour la première fois son père découragé. Néanmoins, il n'était jamais à court d’idée, et elle devrait compter sur cela :

- Que les Sages désignent un homme capable de régner sur le pays. Dit-elle.

- Les Sages se sont remis à moi  dans cette tâche, fit-il.

A nouveau le silence se fit, soudain le roi sembla se désintéresser de la question :
- Dis-moi ma chère enfant, j'aimerais discuter avec toi d'un sujet détestable pour toi.

- Lequel ?

- Le mariage.

Amina se redressa et son front se plissa :

- Mais Papa je viens de te donner à l’instant ma réponse, je refuse de me marier maintenant. Objecta t-elle.

- C’est ton droit ma chère enfant. J’aimerai seulement m’assurer d’une chose, ma fille. Repartit le roi.

Refrénant son impatience, la jeune fille fit le ton studieux :
- Je t'écoute.

- Tu es à un âge idéal pour te marier ma fille, tu es contre je le sais. Mais au cas où l'homme qu'il faut se présente, vas-tu refuser ?

Elle allait répliquer pourtant quelque chose la retint. " Eh oui ! Se dit-elle on ne sait jamais avec les intentions du Tout-Puissant."

- J'attends ta réponse ma fille.

- Papa, bien sûr que j’accepterai de me marier mais ce prétendant ne s’est pas encore présenté donc chaque chose en son temps.

Elle quitta son père quelques minutes plus tard, sur le visage de ce dernier un grand sourire.