Samrâa regardait ravie le magnifique parfum que lui avait offert sa grande tante maternelle, la voix de celle-ci résonna dans la grande pièce qui servait de salon :
-Eh bien ! Finalement ma chère enfant votre seconde maison est toujours close.
Ebahie, un instant Samrâa se ressaissit :
-Comment cela close ? Notre chalet dans la montagne est ouvert depuis un mois, il n’est pas fermé, ma grande tante.
Plissant les lèvres et avec un geste de la main désabusé, la vieille dame fit observer :
-Samrâa, je parle de votre seconde maison et nullement de votre chalet.
Les yeux ronds, Samrâa répliqua :
-Tu me vois perdue, de quoi tu parles chère tante ? à ma connaissance nous avons une seule maison et un chalet et c’est tout.
-Eh bien ! Pose la question à ta mère, c’est à elle de te répondre.
De retour chez elle, Samrâa interrogea sa maman :
-Avons-nous une seconde maison autre que celle-ci et le chalet ?
Poussant un soupir fatigué, la dame se tint silencieuse et devant le regard insistant de sa fille, elle dit enfin :
-Oui.
-Pourquoi l’avoir acheté puisque nous ne l’avons jamais habité et pourquoi vous ne m’avez rien dit à son propos toi et papa ?
-Samrâa, nous n’avons pas acheté la seconde maison, c’est un héritage de ton père qui lui a échut de la part d’un lointain cousin. Expliqua la mère contrariée.
-Vraiment ! Bizarre, pourquoi ne me l’avoir pas dit et comment cela se fait qu’on ne l’a jamais visité ? Demanda la jeune fille de 19 ans.
A nouveau le silence, la mère regarda longuement sa fille puis d’une voix ferme :
-Samrâa tu dois apprendre qu’il y a des questions qui n’obtiendront jamais de réponses.
-Pourquoi ? S’exclama Samrâa.
-Parce que moi-même je n’en sais rien et ton père a emporté la réponse avec lui dans sa tombe!
