-Dieu merci ! S’exclama soulagée Patricia, tu tombes à pic, aides-moi Mario !
L'officier de police israélien, le ton grave, intervint :
-Qui êtes-vous ? Et pouvez-vous attester les paroles de cette dame ?
Mario, déclinant son identité, fit, imperturbable :
-Tout d'abord commencez par me présenter ces messieurs , puis me dire les faits, je vous prie.
Le ton nerveux, Patricia devança l'officier :
-Messieurs Marwan père et fils, sont les actuels occupants d'un petit rez-de-chaussée rue Zeyfoun n° 23 dont je réclame de droit !
-Toi ?? Fit-il interdit.
-Ne me regarde pas comme cela, je suis juive Sefardi, mes aïeux étaient originaires d'ici ! Clama avec force Quimbo.
-Doucement Patricia, je te crois ! Cependant, pourquoi le commissariat ? Un compromis à l'amiable serait mieux !
Marwan fils déclara intransigeant :
-Il n'y a pas de demi- solution, nous sommes les propriétaires légitimes de notre domicile !
-Tu vois ! Riposta l'Argentine, avec ces gens là de quoi voudrais -tu parler ?
-Ecoutez, madame ! S'interposa le policier israélien. Je puis accéder à votre demande d'expulsion sur la foi des dires de monsieur Soquello ici présent...
L'archéologue fit, catégorique :
- Pas de coup de force ! Si tous quatre allons nous attabler à un restaurant, nous verrons tous ensemble ce que nous pourrons faire légalement!
Sceptique, Patricia ne répondit pas, Marwan fils dit:
-Nous vous suivons, monsieur, mais il est bien dit, que notre maison ne fera en aucun cas l'objet d'un marchandage!
-Ah là là! Maugréa Patricia en secouant la tête. La poussant devant lui, Mario lui glissa à l'oreille :
-Voyons, un peu de patience !
L'archéologue entraîna le groupe au nord de la ville, avenue Saint-George. Il les convia à un déjeuner. Marwan père ouvrit la bouche :
-Nous ne sommes pas ici pour festoyer, cette dame réclame notre dû ! Dissipons ce terrible malentendu.
-Suis-je capable de commettre une pareille bavure? Fit, l'air pincé, l'Argentine. Soquello dit, le ton ferme:
-Je ne t'ai pas vu depuis un an et demi. Tu vivais à Rosario D’El Frontera, prés d'un site déterré sous la direction du Pr. Nator, que fais-tu ici?
-Grand-père Ernesto de Gobe est mort il y a six mois, me léguant à moi et Catherina ma sœur un immeuble de quatre étages à Buenos-Aires, un compte en banque et ce titre de propriété d'une habitation dans le vieux Jérusalem. J'ai dépensé ces derniers mois à vérifier cette histoire, je n'ai pas du tout été emballée à l'idée de venir ici et je déteste bousculer les gens!
L'archéologue, d'un ton empreint de gravité, déclara :
-Sincèrement désolé pour le disparu. Franchement Patricia, la partie ne va pas être facile, messieurs Marwan père et fils sont déterminés à défendre leur bien!
-Moi aussi, fit-elle, farouche.
-Puisque vous héritez d'un bâtiment de quatre étage, d'un compte en banque bien fourni, pourquoi venez-vous dépouiller des pauvres? Lui jeta froidement le jeune Marwan.
-Je n'habiterai jamais Jérusalem ! Je suis bien là où je suis ! Seulement avec Catherina ma sœur on vendra ce rez-de-chaussée et nous avons déjà un acquéreur. C'est un juif d'ici!
Cette réponse fit bondir de colère le jeune homme Palestinien. :
-Pour qui vous prenez-nous hein? Jamais on ne vous laissera faire.
Mario Soquello somma Marwan-fils de se rasseoir :
-Patricia ! Fit-il en s'adressant à la jeune femme, te rends-tu compte de la situation ? Mettre une famille dehors pour de l'argent ?