"Trois jours, c'est trop court mais c'est mieux que rien du tout". Se dit la jeune femme en découvrant avec Mei la petite cour arrière du pavillon, il y avait là des plantes grimpantes recouvrant les paravants en bois simple, le sol semé de petite carré de ciment aux couleurs multicolores jetait une note gaie sur l'ensemble. La mère de famille leur fit siroter un thé glacé. Le regard attentif, la jeune Kenyanne se demanda "Pourquoi le père est si effacé ?" La fille et le garçon jouait à un jeu d'intérieur, elle tenta de les interroger :
-Peut-on sortir se promener ?
Plus prompt, Jin comprenant le language des mouvements répondit par un hochement de la tête en faisant de la main un cercle :
-Ah ! Bien, ce sera seulement aux alentours, fit la jeune femme, elle devrait prendre en portrait les membres de la famille le lendemain en plein jour.
Mei plus timide avait l'air songeur, Hanan comprit à l'expression de ses yeux, ses doutes, il y avait une lueur au fond des yeux qui en disait long sur l'état d'anxiété des habitants de Wuhan.
Toujours à redouter le pire dans le voisinage du virus mortel, ce n'est pas réjouissant du tout pour des jeunes à l'aube de la vie, pensa à part elle Hanan.
Faisant un clic de ses doigts, Jin était curieux de voir de près son matériel de reporter, elle satisfit sa curiosité légitime. Il voulut s'essayer à filmer, elle le lui permit :
-Filme nous tous, vas-y, lui dit-elle après lui avoir montré les étapes du mode opératoire.
Ravi, Jin démarra et Mei rose de plaisir, se laissa prendre dans l'objectif de la caméra.
Les gestes simples d'une famille qui passe une soirée paisible au coin d'un plateau de thé sous un ciel d'une noirceur unie.
Pas d'étoile, rien que le bruissement du vent dans les branches des arbres, se dit la jeune Kenyanne.