-Et Camacho, devrait-il être renvoyé ?
-On le gardera, si son Altesse accepte un autre cheval, celui-ci reviendra à Lady de Kent qui a formulé le voeu de l'avoir, répondit le palefrenier en chef.
Le soir venu, Enessa laissa à Ebel sa ration de fourrage et fit part à Egels de son désir de repeindre le box et ses solives :
-Voici les clefs du hangar dépôt, vous devriez trouver des boites de peinture, lui dit-il volontiers.
-Voulez-vous un coup de main ? Stanley sera content de vous aider ?
-Non merci, bonsoir!
Il la vit partir en direction du hangar, situé aux limites des écuries, là s'entassait tout le matériel nécessaire. Elle en sortait portant deux énormes boîtes de peinture, tout en verouillant derrière elle soigneusement. Elle déposa le tout dans un coin des stalles. Puis saluant un collègue, elle s'en alla.
La nuit tombait rapidement, les lumières de son village au loin la guidait. Au moment de traverser une route de campagne, les phares d'une Roll Royce sport l'aveuglèrent. D'un bond, elle fut de l'autre côté. Relevant la tête, elle aperçut la mine grave du prince Carl le conducteur.
S'écartant du chemin, elle marcha sur la bas-côté le pas pressé.
Arrivée au petit cottage qu'elle louait à l'année, elle prit une douche, et mit à réchauffer son dîner. Elle alluma la télévision, une façon de meubler le silence sinistre dans un intérieur qui ne résonnait plus des cris de joies de son petit trésor.
Elle ne s'attarda pas et très vite sombra dans un sommeil réparateur.