Joumama Khilan entendit la voix de son père, elle sauta sur ses jambes et descendit en trombe l'escalier en bambou séparant l'étage du vaste rez-de-chaussée de  la grande demeure.

Ahmed Khilan la reçut dans ses bras, étant son aînée, il avait un faible pour elle. Le regard pétillant, elle s'exclama :

-La grande nouvelle baba ! Je t'écoute.

Il se mit à rire:

-Voyons ma chérie, donne moi l'occasion de reprendre mon souffle, je viens juste d'arriver.

-Oh baba ! Je t'en prie, je suis sur des charbons ardents depuis une semaine, dis le moi.

Sa soeur cadette fit son apparition, tout de suite, elle voulut se faire porter par papa.

-Eh bien ! Nous partons maman, toi et moi en vacances pour deux semaines à Bangkok, es-tu satisfaite ? Annonça Ahmed Khilan.

-Formidable, viens que je t'embrasse baba !

Un gros baiser et la voilà qui coure ou plutôt vole :

-Eh où vas-tu ? Lui demanda son père.

-Je vais le dire à mama...

Elle disparut et monsieur Khilan prenant Soumi la petite de trois ans, s'en alla d'un pas décidé.

Arwa Khilan sourit devant la grande vitalité de son aînée, celle-ci avait débité la nouvelle rapidement:

-Bien ma chérie, tu es aux anges n'est-ce pas ?

-Oh oui mama, je vais découvrir Venise de l'Asie et je vais pouvoir être seule avec vous deux.

 avait celle-ci débité la nouvelle rapidement:

-Bien ma chérie, tu es aux anges n'est-ce pas ?

-Oh oui mama, je vais découvrir Venise de l'Asie et je vais pouvoir être seule avec vous deux.

La jeune femme hocha la tête attendrie, elle savait à part elle, que depuis la naissance de la toute dernière et la maladie qui s'était ensuivi, la retenant au lit pendant plus d'un an avec une convalescence lente avait pesé pour Joumama, il était temps de la récompenser.

La prenant dans ses bras, elle l'étreignit longuement.

Un coup discret sur la porte et la principale servante de la maison fit ;

-Il est l'heure de ton bain, Joumama.

-Je viens.

Quittant sa maman, Joumama se précipita vers son grand ami le perroquet Marj, vivant libre parmi la famille Khilan, elle le trouva sur un des ses perchoirs favoris, la rambarde de l'escalier de bambou:

-As-tu appris la nouvelle, ce jeudi in shâa Allah nous allons en Thaïlande ?

-Thaïlande, Thaïlande, répéta l'oiseau. Abaissant sa tête plusieurs fois, il la releva et fixa la mine ingénue de l'enfant:

-Thaïlande, fit-il soudain dans un immense cri.

Elle rit, avançant sa main, elle la passa sur ses plumes multicolores:

-Malheureusement, tu ne seras pas de la partie cette fois.

Puis, faisant demi tour, elle repartit.

Le lendemain au petit déjeuner, assise entre son frère Ridhwane et son père elle demanda:

-Baba qui va veiller sur Ridhwane et Soumi ?

-Ta tante Sahar qui arrive pour des vacances en Indonésie, donc sois tranquille.

Ridhwane six ans à ses paroles fit une grimace:

-Je ne veux pas jouer avec Haidar.

-Et pourquoi ? Il sait si bien jouer du ballon et vous allez faire des promenades avec tantine et tonton Abdel-Raouf ? Repartit Joumama.

Leur père intervint en voyant son fils peu enthousiaste :

-Le temps passera vite, nous reviendrons avec des cadeaux et je t'ai inscrit pour apprendre le judoka.

-Vrai baba ! S'écria l'enfant.

-Oui, mon grand.

En sortant de table, Joumama reçut dans ses bras le gros chat siamois "Moon":

-Je ne pourrais me séparer de lui baba, fit-elle.

-Je le sais chérie, nous allons tous avec Moon demain matin se faire vacciner et après tu dois donner un sérieux coup de main à ta maman, le départ est dans deux jours.

Virevoltant de joie, Joumama reposa le chat étourdi, et courut aux cuisines lui chercher à manger.

-N'en faites rien, fit la cuisinière Doumia, je viens de le servir.

Le lendemain matin, à la visite médicale, et en terminant par le vétérinaire, Joumama eut fort à faire pour maintenir tranquille Moon, il détestait farouchement les piqûres.

Dans la voiture qui les ramenait, elle apprit l'arrivée de sa tante et sa famille.

Sitôt pied à terre, elle grimpa les marches à toute allure menant au vaste jardin entourant la propriété.

-Ah Joumama ! Ma chérie tu as embellis, tu promets d'être une belle jeune fille, fit sa tante Sahar toute gaie.

-Oh non ! Pas de cela tantine mais je voudrais bien être première femme pilote d'un avion de chasse.

-Oh là là ! La guerre c'est ce que je hais par dessus tout, repartit Sahar horrifiée.

La maman de Joumama embrassant sa soeur avec chaleur:

-Eh oui ! Notre petite promet d'être offensive, elle l'est déjà...

-Que veut dire offensive mama ?