Rejoignant Sara et le groupe, mon amie Tunisienne avait remarquée mon air changé, elle m’avait prise à part :

-Ya Allah Afaf ! je t’en prie dis moi qu’as-tu ? Tu n’es pas Afaf que j’ai connu à Washington et à Kansas City.

Je recourais à un dérivatif :

-On va manger et je rentrerai à l’hôtel seule, y’a-t-il sur mon chemin un marchand de musique ?

Sara médusée, m’avait contemplée :

-Oh ! Je ne te comprends plus alors ! Je rentrerai avec toi. Oui, il y a un grand magasin spécialisé dans la vente de la musique à dix minutes de notre hôtel.

-Alors tu me laisseras entrer dedans seule, je t’en prie, ne me questionne pas Sara.

-Oh là, là ! je ne savais pas que tu étais une amateur de musique surtout que tu es pratiquante, avait répliquée Sara.

Dissimulant mon rire, je lui avais répondue :

-Sache alors que je fais partie de la génération d’Elvis Presley et de James Dean, et puis mon père Mokhtar Aniba a veillé à ce que j’ai une culture littéraire américano-russo-anglo-allemande et qu’il m’a laissé lire à regret Stendhal et Balzac !

-Oh non ! ne me dis pas que ton honorable père te laissait écouter Elvis Presley ?

-Rassure toi, je n’ai jamais écouté Elvis Presley c’était un artiste qui se droguait par contre j’écoutais avec gravité les discours du président John Fitzgerald Kennedy et l’hymne d’Al-Qodss de notre dame courage et dignité Fayrouz. Ai-je répondue à Sara.

Durant cet échange de propos on avait commandés notre dîner que j’ai pris les yeux fixés sur l’océan à quelques mètres de moi, s’excusant à la fin du dîner auprès des membres du groupe on s’est retirait tôt moi et Sara.

Sur le chemin du retour, on était arrivés facilement à un magasin luxueux, priant Sara de me devancer à l’hôtel car je ne tarderais pas  de mon côté, discrète, elle n’avait pas insistée.

Entrant dans le magasin, j’allais droit à un jeune homme qui était évidemment un employé de l’établissement, je ne devais pas perdre de temps.

-Pouvez-vous je vous prie me donner le Cd de Richard Marx « Wherever you go, whatever you do » ? Ai-je demandée à l’employé.

Un peu surpris par ma mise et mes lunettes de soleil noire que je portais alors que la nuit était tombée et que j’étais dans un endroit superbement éclairé, il m’avait dit:

-Bien, madame.

Debout, je l’attendais, il revint avec le Cd et sans me consulter, il fit un signe du doigt et aussitôt la voix de Richard Marx retentit dans les hauts parleurs avec les belles notes du piano.

-Oh ! je vous en prie pas la peine de l’écouter, arrêtez la diffusion de la chanson s’il vous plaît. Ma prière fut exécutée. Achetant le cd, je l’emportais dans mon sac

A l’hôtel, je retrouvais Sara :

-Ecoute, demain inshâallah, je te donnerais ton billet pour Huntsville, Alabama, m’avait-elle annoncée.

Je remontais à ma chambre après lui avoir souhaité bonne nuit.

Dans ma chambre, la première chose que je fis, accomplir ma prière puis mettant le cd de Richard Marx, je l’écoutais en ayant la sensation bizarre que le parolier de Marx excellait à ravir dans l’art d’exprimer le déchirement qu’éprouve toute être humain dans ses rapports avec ses semblables.