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Après le coup d’état consenti[1] du 3 juillet 2013 en Egypte, on est en droit de se poser certaines questions, entre autres où va l’Egypte ?
Le peuple Egyptien a-t-il commit l’erreur irréparable de tourner le dos à la révolution du 25 janvier 2011 ? Cela devient de plus en plus évident. C’est un constat amer qu’on fait là, où a-t-on trop espérer d’un soulèvement populaire pacifique qui n’a fait que tomber le sommet de l’iceberg mais les assises du pouvoir Egyptien horriblement pourris sont malheureusement si bien ancrés dans la réalité d’une société Egyptienne, que nous aurions dû faire une lecture lucide de l’après 25 janvier 2011 ?
Il me semble que l’erreur commise par les observateurs sincères et objectifs est d’avoir trop misé sur les excellentes intentions du mouvement des Frères Musulmans Egyptiens, car malheureusement un pays qui relève d’une dictature républicaine de plus de 60 ans ne peut du jour au lendemain accepter la présence élue par les urnes des Frères Musulmans à la tête d’un état qui leur a mené une guerre féroce et immorale depuis la création du mouvement en 1928 par le regretté Imam Hassan Al-Bana.
Les Frères Musulmans Egyptiens pour une observatrice comme moi qui suit de loin, de l’Algérie, l’après élection présidentielle en Egypte sont tombés dans le piège d’une mauvaise lecture de la situation qui prévalait avec l’arrivée au pouvoir d’un président en l’occurrence Mr Morsi démocratiquement élu.
La marge entre Mr Morsi et Mr Chafik au premier tour des élections présidentielles était de 259625 voix, une marge bien étroite. En conséquence, Mr Morsi avait furieusement besoin au second tour d’une marge plus grande, les voix qui se sont portés alors vers lui n’appartenaient pas aux Frères Musulmans mais aux nationalistes Nassérites, les tendances de gauche, libérales et autres indépendantes donc dire que Mr Morsi représente la majorité Egyptienne est une fausse vérité.
Secundo, nous avons découvert avec le coup d’état militaire du 3 juillet 2013 horrifiés l’ampleur du complot ourdi dans le dos du président renversé Mr Morsi !! Se peut-il que le parti de la liberté et de la justice fut aussi naïf pour ignorer ou négliger l’humeur et la volonté d’une opposition farouchement anti-démocratique et qui a trouvé dans une armée égyptienne corrompue aux os un allié précieux ?
Comment cela se fait que au lendemain du décret présidentielle du 22 novembre 2012, le président Morsi et son parti et au regard du refus massif rencontré dans l’opposition, n’ont pas prévus des solutions de rechange à la crise et à l’impasse auxquels ils étaient confrontés ?
J’ai été désagréablement surprise de constater que le président Morsi gouvernait dans l’ignorance la plus complète de ce qui se tramait dans son dos et admettons le contraire qu’il ait su, il n’a rien fait pour parer au plus grave.
Il aurait mieux fait de présenter sa démission au lendemain des manifestations de rejet de son décret présidentiel du 22 novembre 2012 surtout qu’il avait dû constater de son propre fait la résistance du corps législatif Egyptien et l’emprise de juges corrompus qui avaient perdurés si longtemps aux commandes de la justice Egyptienne, un procureur général de la république qui défie carrément un président de la république démocratiquement élu n’aurait jamais pu le faire s’il n’avait pas été puissamment soutenu par des forces occultes. Ces forces occultes qui ont présidés longtemps aux destinées de l’Egypte ne peuvent être du jour au lendemain éradiques, il fallait un travail de fond et qui pouvait se passer d’une présence politique, pourquoi une force aussi sincère aussi honnête que les frères musulmans Egyptiens ont crus qu’il suffisait d’un mandat de 4 ans seulement pour renverser la donne ?
C’était folie que de croire cette thèse et de la soutenir contre vent et marée au détriment des intérêts supérieurs de l’Egypte, il aurait fallu s’effacer et laisser aux parties et courants politiques Egyptiens la possibilité de gouverner, puisque la révolution du 25 janvier 2011 était un garant pour tous pour un non retour vers l’arrière.
Nous devons faire ce constat amer est que le mouvement des Frères Egyptiens n’a pas été à la hauteur des espoirs des musulmans de l’Egypte et du monde entier.
Il est vrai que je suis en train de juger la situation de loin, mais il me semble que nous autres musulmans nous avant autant besoin de recul vis-à-vis d’évènements qui nous touchent directement qu’exprimer sa solidarité avec des frères et sœurs dont nous honorons leur grand esprit de sacrifice et pourtant je continue à croire que le monde Arabo-musulman et l’Egypte spécialement, doivent aller vers une conception du changement qui prend en compte la réalité.
Il reste que je dois préciser un fait en conclusion : le 3 juillet 2013, l’Egypte a vécu un coup d’état militaire sanglant, la destitution et l’emprisonnement du président Morsi est illégale et anti-constitutionnelle, la guerre ouverte mené contre le mouvement des Frères musulmans Egyptiens et ses sympathisants par un gouvernement et un président Egyptien non élu n’est plus ni moins qu’une longue suite de crimes contre l’humanité qui déshonore l’Egypte, état, élite, armée et peuple.
