L’avocat l’approuva, dans son 4/4 Mitsubishi Ephraïm Nidock revoyait les yeux du jeune arabe fixé sur lui, le regard noir avait fait dresser un mur entre lui et ce citoyen de seconde zone, un mur que ne percerait certainement pas les mesures vexatoires et discriminatoires des autorités israéliennes. A chaque fois qu’il était en présence de ces habitants arabes rongés par un mal dont les juifs israéliens étaient à l’origine, ses convictions en un Israël éternel étaient violemment ébranlé.Sheri Debane une de ses collègues dans Peace Now, archéologue et historienne lui avait confié un jour de septembre 2026 lors d’une série de débat animé sous l’égide de l’université Hébraïque de Jérusalem : « Sais-tu Ephraïm la vraie la grande guerre contre les arabes n’est pas derrière nous mais devant nous ! »

Stupéfait, il l’avait interrogé :

- De quelle guerre parles-tu ?           

- De la guerre qui décidera de notre sort sur cette terre, hier je faisais mes emplettes dans le marché arabe de Aïn Toute quand un vendeur me désigna en chuchotant à son compagnon « Voici l’usurpatrice.» Soixante douze ans d’existence n’est franchement rien comparé à l’éternité et les arabes eux sont ici depuis la nuit des temps et le demeureront pour l’éternité. »

Rangeant sa Mitsubishi dans le parking du commissariat central, il se répéta consterné « Pour l’éternité. » Les bras croisés sur le volant une vague d’amertume le submergea « Pourquoi nous excellons dans ce jeu dangereux de courir à notre perte ? » Se dit-il, soudain un ancien réflexe d’autodéfense refit surface « Pourquoi me tourmenter pour un lendemain que je ne verrais pas ? La grande guerre n’est pas pour aujourd’hui, les arabes ici, ceux de Gaza et tous ceux qui nous entourent sur les frontières sont aussi primitifs que ceux que les pères fondateurs ont dû chassés du territoire pour fonder l’état d’Israël, les arabes d’aujourd’hui Sheri ne sont pas encore mûrs pour la vraie et grande guerre. » Conclut-il en se redressant .

Mirah en voyant débarquer dans son bureau Nidock eut une moue désabusée :

- Encore vous Ephraïm, je dois partir, quoi de neuf ?

- C’est plutôt vous qui êtes censé m’apprendre du nouveau. Répliqua le ton aigre Nidock, Mirah levant les bras au ciel fit :

- Que veux-tu que je fasse ? Après tout ce ne sont que des graffitis, c’est peut-être de jeunes plaisantins qui voulaient jouer aux grands voyous, ne t’ ai-je pas dit que nous vous informerons du moindre fait que nous découvrirons ?

-Eh bien ! Je n’ai plus besoin d’attendre un signe de vous, j’ai le nom de celui qui s’est amusé à me menacer de mort.

Et Nidock raconta les faits.

Les yeux écarquillés de surprise Mirah entendit son récit :- Et vous donnez du crédit à la parole de ce jeune

terroriste en herbe ? Fit d’un ton sceptique le commissaire .