Eila vit ce soir là arriver la comtesse Fabiola l'air quelque peu étonnée:

-Tu ne m'attendais pas à cette heure, n'est ce pas ? Fit son hôtesse.

-En effet.

Souriante, Falin dit:

-Je voulais me rassurer et avoir le plaisir de converser avec toi.

-Je vous en prie Fabiola, fit la jeune femme. Son visage s'était voilé.

-Allons Eila, il faut savoir tourner une page et Abdel-Rafik est parti auréolé de gloire. Fit doucement la comtesse.

Les yeux magnifiques de Eila, brillèrent intensément, scintillant comme de larme transparente. Hochant la tête, lentement, elle fit:

-Comme vous savez me consoler chère Fabiola!

-Oh non! J'aurais voulu faire mieux, Eila de te voir aussi affligée m'accable moi aussi. Rarement, je t'ai vue aussi abattue.

Levant la main dans un geste gracieux, Eila Nahar dit le ton plus assuré:

-Je me relèverais, je dois le faire avec l’aide de Dieu.

-Ceci est vraiment une bonne nouvelle, fit son amie anglaise, et maintenant si on allait dîner ?

Dans son appartement, Freeman le soir venu, s'était enfermé dans le salon baroque attenant à sa chambre à coucher.

Allongé sur un sofa, il ferma les yeux et instantanément, il revit Eila Nahar. Plus que jamais radieuse, si jeune et si merveilleuse de volonté et d'énergie. Pendant trois ans, il avait veillé à la rencontrer et cela dés le jour où dans une réception limitée aux seules personnes proches d'un grand opposant  Tunald, il l'avait vu pour la première fois.

Très discrète, elle n'avait pratiquement pas parlé, assise en retrait, elle avait semblée accorder une attention accrue aux paroles qui s'échangeaient entre les présents à la réception puis 20 minutes avant la fin de l'occasion mondaine, elle s'était levée. Elle avait salué leur hôte et s'apprêtait à se retirer.

Spontanément, il l'avait suivi dehors:

-Mademoiselle Nahar, l'avait-il appelé.

Médusée, elle s'était retournée, elle était accompagnée à l'époque par son défunt oncle paternel Hirâa:

-Oui ?

-Vous m'avez été présenté en début de soirée et je voulais vous parler mais voilà vous partez tôt. Lui avait-il dit.

Elle avait alors répliqué rapidement avant de repartir:

-Si Dieu nous destine à nous revoir, on se reverra et vous me parlerez, bonsoir excellence !!

De cette manière magique, elle l'avait renvoyé au destin. A l'époque, il doutait qu'il allait la revoir et pour cause, il était de passage dans la capitale Tunald !

C'est pourquoi, il avait été ravi de la revoir deux jours avant son départ et fortuitement dans un parking d'une grande administration, il venait d’être reçut par un haut responsable du ministère de l’intérieur et en descendant prendre la voiture qui l'attendait au volant un chauffeur de l'ambassade Américaine. Celui-ci passa par le parking pour éviter l'embouteillage de l'avenue principale.

Quand tout à coup, Anthony avait reconnu la silhouette mince et frêle de la jeune femme.

-Miss Nahar l'avait-il appelé, en ordonnant au chauffeur de stopper.

Le reconnaissant à son tour, elle s'était immobilisée devant une petite voiture de ville. Rapide, il avait mis pied à terre et était allé vers elle:

-Le destin nous réunit à nouveau mademoiselle.

Elle avait esquissé l'ombre d'un sourire et de sa voix menue, elle avait répliquée:

-Dans les circonstances actuelles, Monsieur je ne sais de quoi on va parler.

Il avait apprécié son humour et le ton direct:

-Puis-je vous suivre avec la voiture et vous proposer un endroit plus tranquille pour discuter avec vous ?

-J'allais de ce pas à l'université des sciences-politiques, je viens juste d'obtenir le feu vert pour présenter une conférence dont le sujet doit éviter la politique… s'interrompant, elle avait fait un geste désabusé de la main, et avait repris:

-Je suis prête à vous accorder une demi-heure avant le début de la conférence.

-Magnifique ! Et puis-je assister à votre intervention ?

-Non, vous devez avoir la permission du ministère des affaires étrangères et intérieur à la fois, à tout à l'heure.

S'étant détournée, elle avait ouvert la portière de son véhicule et était montée.

De retour à la voiture du corps diplomatique, il avait lancé au chauffeur:

-Suivez, je vous prie la voiture de miss Nahar.

Un quart d'heure plus tard, ils étaient à nouveau réunis. Debout, dans un endroit abrité du vaste parc de l'université Ekonor, Eila évitait de regarder son interlocuteur Américain:

-Me demander à moi de vous donner une idée de la situation des droits de l'homme qui prévaut, c'est vous référer à quelqu'un qui n'a que six ans de militantisme dans ce domaine, il y a les anciens militants et nous avons des leaders qui méritent que vous vous adressez à eux.

-Miss Nahar, je vous parle pour la simple raison est que votre engagement est récent et plus alternatif.

-Alternatif, avait-elle répété l'air songeur, vous croyez que quand j'ai choisi de militer en innovant sur certain plan comme entrainer les adolescents à une culture des droits de l'homme, j'avais vraiment le choix ?

-Non, mais vous n'avez pas baissé les bras et d'un autre côté vous avez rallié à votre cause des couches sociales jusque là négligé.