Elle avait hoché la tête en silence.

-Je vous écoute miss Nahar.

-Que voulez-vous que je vous dise monsieur ? J'ai dû venir très tôt pour pouvoir arracher à nos responsables aux ministères de l’intérieur et de l’enseignement supérieur, une permission de donner une conférence, c'est tout dire de la situation actuelle. Avait-elle répliquée.

Puis elle consulta sa montre :

-Désolée, je dois vous laisser, les étudiants m’attendent et je ne dois pas être vue avec vous en public excellence.

-Bien, comment peut-on se voir en tête à tête mademoiselle Nahar ?

Elle avait baissée la tête d’une manière charmante et de sa voix douce, elle avait répondu :

-Je suis de religion différente de vous excellence et pour cela je ne peux vous voir seul à seul ni vous ni aucun autre homme.

Il avait acquiescé, confus :

-Désolée mademoiselle, mais nous devons trouver une solution pour se voir et se parler, nous autres Américains nous pouvons grandement vous aider.

Eila avait sourit :

-Laissons à Allah le soin de nous faire rencontrer une autre fois et excusez-moi excellence, l’Amérique doit connaitre à son tour un printemps africain comme vous le dites dans votre jargon diplomatique.

Et sans lui laisser le temps d’ajouter quoi que ce soit, elle avait levé sa main en signe de au revoir et  était partit d’un pas rapide.

Rouvrant les yeux, Anthony Freeman se dit :

« Comme tu étais clairvoyante et si intelligente Eila, tu as raison mon pays l’Amérique doit connaitre une seconde révolution mais pas de l’indépendance cette fois, plutôt une révolution qui nous rend le puritanisme des pères fondateurs de la constitution Américaine. »

A Washington, la secrétaire d’état Angela Clivert  contrariee par le rythme de son travail, n’avait pu trouver du temps pour rendre visite à sa belle-fille qui venait de donner naissance à son second petit-fils Patrick George Clivert, venait de s’excuser auprès de celle-ci i au téléphone.

Sitôt dans son bureau, elle décrocha sa ligne directe et eut la surprise de reconnaitre la voix de Anthony Freeman, son ambassadeur en Syrie :

-Anthony !! Sincèrement, je suis en colère contre vous, me laisser à une période aussi critique !! Tu sais très bien que le dossier Syrien est un véritable guêpier, le ministre des affaires étrangères Israéliens Cord Aaron m’a apprit ce matin, qu’Israël est sérieusement menacé par Gaza et la fragilité de la situation sécuritaire sur le plateau du Golan. Déclara t-elle le ton sévère.

-Pardonnez-moi madame mais qu’Israël va au diable ! et puis non,  vous devez communiquer ceci à notre allié israélien, une fois débarrassé du dictateur syrien Al-Wahch et sa clique, nous allons tout faire pour obtenir de l’opposition Syrienne une fois au pouvoir de récupérer le plateau du Golan sans une guerre armée à travers des négociations, sachez donc que  je viens de mettre au point une nouvelle solution pour le dossier Syrien mais cette fois c’est à prendre où à laisser par nos alliés et nos ennemis, répliqua Anthony Freeman.

Abasourdie, elle fit :

-Tu es sérieux ? Tu as enfin une solution crédible en tête, oh Mon Dieu ! Ce sera un tel soulagement avec un président au bureau ovale qui ne cesse du matin au soir de me marteler cet ordre : donnez moi une stratégie qui nous aide à nous désembourber du dossier Syrien !

-Rassurez-vous madame cette fois ce sera la bonne solution, je viens de vous l’envoyer sur le code Jefferson.

Immédiatement, d’un geste de la main, elle passa son index sur un miroir devant elle, le rapport de Freeman lui apparut, commençant à le lire, elle écoutait son ambassadeur :

-Alors Madame, qu’en dites-vous ?

-C’est excellent Anthony ! Excellent ! Mais tu sais que cela va prendre du temps de réduire toutes les milices armées de l’opposition Syrienne en une seule armée. Fit-elle remarquer.

-Madame nous autres Américains, nous n’avons pas eu l’indépendance de notre pays en un jour et une nuit et nous n’avons pas eu notre constitution qu’après de longs tâtonnements, nous avons payés un prix, les Syriens doivent à leur tour payer le prix. Vous savez ce qui est le plus difficile madame ?

-Je vous écoute.

-Convaincre le Pentagone d’armer d’une manière efficiente, la seule armée de l’opposition qui devrait se constituer au plus tard dans deux ans, nous devrons travailler avec des militaires américains coriaces qui refusent avec la dernière énergie de coopérer avec des anciens djihadistes.

Angela Clivert ne put s’empêcher de sourire :

-Et quand je pense que la gauche politique américaine et européenne pense avec tout  le sérieux du monde que les djihadistes sont le fruit du savoir du Cia. Ne te fais pas de souci de ce côté-là, notre armée est pour le moment inquiète des développements alarmants entre l’Ukraine et la Russie  avec cette dernière qui ne lâche toujours pas la Crimée, notre armée a du beurre sur la table et elle voudrait bien se débarrasser du dossier Syrien une fois pour toute et nous aurons pour soutien Al Crawford[1].

L’entretien dura encore quelques minutes, puis au moment de raccrocher, Angela Clivert fit précipitamment :

-Anthony un moment ! Que fais-tu à Londres et es-tu réellement en congé ?

-Oui, madame je suis réellement en congé et je ferais tout pour rentrer à Washington dans les délais que j’ai demandé.

-Bien, fit-elle discrète, bonne vacance et on reste bien entendu en contact.