Le début de la cérémonie s’est passée sans que je m’en rends compte, tellement j’étais absorbée dans mes pensés. Choquée que j’étais, par l’attitude de la déléguée Jordanienne. Je voyais les convives autour de moi comme dans un brouillard, Sara occupée à traduire. Je ressentais une sourde colère au fond de moi.

J’essayais de me contenir, je devais de me ressaisir. Ma voisine, une Américaine me souriait et après avoir mangé deux ou trois minutes. Le maître de la cérémonie fit signe aux convives de prendre leurs verres et de se lever, nous nous levâmes dans la main un verre et dans l’autre un feuillet où étaient inscrites les paroles des hymnes que nous devions chanter.

La chose m’était désagréable mais je me devais de respecter ce cérémonial de nos hôtes. Peu à peu, j’accordais une attention plus accrue à ce qui se passait autour de moi, voulant par-dessus tout surmonter ma profonde amertume quant à l’attitude honteuse de la déléguée Jordanienne et que mes honorables lecteurs doivent savoir cette femme est actuellement une prédicatrice religieuse !!!

Les représentants de chaque religion et croyance se succédaient pour prendre la parole et dire quelques mots sur l’importance de la foi et des valeurs de la coexistence et de la tolérance et à la fin de chaque intervention, tous les convives étaient appelés à se lever à reprendre les feuillets des hymnes et à chanter d’une seule voix une partie de vers tout en veillant à lever nos verres devant nous.

Je regardais ma montre, l’heure avançait, à une étape, les convives étaient libre de se lever pour aller choisir d’autres mets, je cherchais Sara :

-Il est presque onze heure moins quart n’est-il pas temps pour nous de nous retirer Sara ?

Ma sœur Tunisienne m’avait dévisageait et avait su tout de suite que je n’allais pas bien :

-Qu’est ce qui se passe Afaf ?

-J’aurais voulu ne pas assister à ce dîner du thanksgiving, on auraient dit une rencontre pour unir toutes les religions dans une seule religion et cela est faux Sara.

-Bien entendu, m’avait dit Sara mais pourquoi as-tu cette impression ?

-Vois le contenu des hymnes, et les interventions des chefs de file des communautés religieuses, cela est vrai qu’ils insistent sur la notion de la coexistence mais je t’en prie en Islam la valeur de la tolérance ne peut inclure des juifs sionistes extrémistes qui travaillent jour et nuit à détruire la mosquée del Aqssâa et puis les la secte de Bahai nous ne pouvons accepter le fait que sa communauté vit légalement dans nos contrés musulmanes et qu’elle ait le droit d’exercer le prosélytisme, c’est hors de question pour tout musulman d’abandonner sa religion pour devenir Bahai ! Il y a des normes dans l’Islam que nous ne pouvons transgresser sous aucun prétexte alors que je suis ici convié à partager des convictions qui ne sont pas les miennes, c’est pourquoi je préfère me retirer au plus vite et puis je suis très fatiguée.

Sara m’avait regardé pendant un moment puis m’avait dit :

-Ok va chercher ton manteau dans les vestiaires, je vais voir les autres délégués.

Quittant la salle, je me dirigeai vers l’entrée du temple après avoir pris mon manteau, j’attendais là une dizaine de minutes.

Sara m’avait rejoint tantôt :

-Désolée Afaf, nos collègues veulent rester encore plus, la chose leur a plu.

-Combien nous devons rester encore ?

-Une vingtaine de minute tout au plus. M’avait-elle répondue.

Je revenais avec elle vers la grande salle illuminée, je reprenais ma place. Et je pris soin à détacher mon esprit du lieu quand soudain la dame à côté de moi voulut engager la conversation, elle voulait savoir qui j’étais quelle était ma religion qu’est-ce que je faisais dans la vie. Aimablement, je lui répondis avec mon anglais défini par Berlitz School comme good.