3

Le chef du protocole demanda une audience auprès du roi.

A son entrée, Abdel Malek anticipa en disant :

- Je sais les prétendants se bousculent à notre porte.

- En effet majesté et j'ai de la peine à y mettre de l'ordre. Nous avons beau leur dire que ni la princesse ni le roi ne projette un mariage, on me répond, qu'il est temps d'y penser sérieusement.

- Eh oui ! Fit dans un soupir Abdel Malek. Mais voila je ne peux moralement donner ma fille à l’un de ces messieurs pour la simple raison est que je ne suis pas du tout sûr si l’un d’eux mérite véritablement ma fille ou a-t-il fait cette demande de mariage juste pour devenir roi après moi, souvent la soif du pouvoir corrompe les hommes.

Debout, Issam écoutait en silence.

- Et toi, qu'en dis-tu ?

La question impromptue, l'homme voulut l'esquiver :

- Majesté, je n'ai qu'a obéir.
- Je veux ta réponse Issam.
- On va vers une impasse si on ne trouve pas la personne adéquate.

Un silence.
- Eh bien, je crois que j'ai trouvé !

Issam n'en revenait pas, il s'enquit prudemment :

- Vous avez trouvé qui vous succèdera Majesté ?

- Je ne le connais pas encore mais je sais qui devrait être roi après demain.

- Vous me rassurez majesté. Fit le chef du protocole, il patienta quelques minutes puis devant le silence du roi, se retira.

4
Dans une autre aile du Palais royal, le secrétaire personnel de Abdel Malek était aux prises avec la presse écrite du royaume. De par les lois du pays, la presse était seulement écrite et toute photo d’humain ou d’animaux étaient bannis dans cette presse. Le métier de photographe était restreint au monde naturel.

Revenons au secrétaire personnel du roi, Madas fit preuve de prouesse en donnant à tout le monde rendez-vous au lendemain.

- Certainement que nous aurons à vous communiquer quelque chose demain soir à huit heures, disait-il aux journalistes.

La grande salle se vida enfin, il poussa un grand soupir :
- Mon Dieu ! Que va t-on leur dire demain ? Se demanda t-il à haute voix.

Son assistant fit le ton lugubre :
- Nous avons un problème.
- Je le sais.
- Pas de la succession.
Ecarquillant les yeux, l'autre fit :
- Quoi encore ?

- Il y a plus d'une semaine, je vous ai fait transmettre une lettre arrivée à l'intention du roi. Son auteur en conflit direct avec les autorités du pays voisin, voulait notre arbitrage.

- Et alors ?

- Nous avons cru bon le déférer au ministère de l'intérieur. Erreur ! L'homme, un propriétaire terrien modeste, refusa net le rôle du ledit ministère pour corruption comme il le dit et nous prévint qu'il serait là dans l'après-midi. Il réclame une audience avec le roi, sinon il ameutera la presse.

- Eh bien ! qu'il arrive d'abord, ensuite on verra.

- Pour votre information, il est là.

Haroun Madas eut un geste énergique :
- Je dois le recevoir.