Il l'avait attendu en vain dans la salle d'attente de l'aéroport, un appel de son frère l'avait anéanti :

-Pas encore, elle n'est pas prête de renouer, crois-moi je sais combien c'est difficile pour toi mais si tu tiens vraiment à ma soeur, tu dois encore patienter.

-Jusqu'à quand ? Elle est partie pour réfléchir seule à seule à notre mariage mais cela s'est passée, il y a quatre mois et tu sais mieux que moi, que j'ai fait mon mea culpa et j'ai reconnu mon tort, voyons Aâref il y a une limite à tout, s'était-il emporté.

-Oui, fit simplement le frère de sa femme avant de raccrocher.

Il ressortit désemparé, que faire ? Il avait promit à leur fils unique le retour le jour même de sa mère, devait-il lui mentir que lui dire enfin ?

Il repartit, et tenta d'oublier pour quelques heures l'absence prolongé de sa femme. En ne voyant pas sa mère, son fils dix ans, ne posa pas de question mais se tint silencieux, ce n'était pas son habitude. Il tenta de le dérider en lui apprenant qu'il allait dîner ce jour là dehors dans le restaurant de son oncle H...

Le petit eut un faible sourire et ressentant la peine de son père se retint de lui rajouter sa tristesse à lui. Sa maman lui manquait terriblement bien qu'elle avait veillé depuis son départ à l'appeler chaque 48h et discutait avec lui longuement de sa journée et de ses devoirs, grâce à la caméra du portable de son père, il la voyait comme si elle était devant lui et cela atténuait un peu de son chagrin.

La journée passa tant bien que mal et le lendemain après avoir conduit son fils à l'école et avoir travaillée dur toute la matinée, il décida une pause.

A bout, il choisit d'aller marcher dans un parc, celui-là même où il avait prit l'habitude avec sa femme de s'y promener au début de leur mariage. Il regarda la nappe d'eau situé au centre de l'espace vert avec une souffrance muette d'homme qui ne comprenait pas ce qui arrivait à son couple.

Se peut-il qu'a cause d'un coup de colère noire de ma part toute une vie à deux bascule du jour au lendemain ? C'est impossible, se demandait-il pour la nième fois.

Relevant les yeux, il vit l'ombre d'une silhouette se reflètant sur la surface de l'eau. Il contempla cette ombre, soudain distrait de ses sombres pensées. La silhouette féminine bougea légèrement et il vit l'écharpe qui dissimulait des cheveux qui lui rappellait la couleur des cheveux de sa femme, brusquement s'oubliant il se dit à haute voix :

-Si seulement, elle m'écoutait au lieu de me demander notre fils avec une expression figé sur la caméra.

-Eh bien ! Je t'écoute, fit une voix douce non loin de lui.

Il se rejetta en arrière pour se redresser et voir la personne qui venait de parler. Absolument stupéfait, il ne crut pas ses yeux, c'était elle sa femme debout à quelques pas plus sûre d'elle même que jamais, plus charmante que jamais.

-Eh bien! Parle je suis enfin devant toi, je t'écoute.

Soudain les mots lui manquaient, il la vit sourire :

-A ce point, mon absence t'a affecté puisque tu ne trouves plus les mots pour exprimer tes tréfonds, fit-elle en venant à lui.

Pour la première fois depuis bien longtemps, il eut son sourire confiant et enfin il déclara :

-C'est vraiment ridicule de ma part mais soudain je ne sais plus que dire.

Le silence s'incrusta entre eux deux puis, elle fit le ton interrogateur :

-Voilà, je suis de retour, j'espère que tu es content?

Il répliqua soulagé :

-ET COMMENT !