Le jour j vint, un lundi ensoleillé de thue Al-Qiidaa, concordant au mois d'octobre, l'avion de Air Algérie en provenance de Paris atterrit en retard d'une heure, comme d'habitude à l'aéroport international d'Aldjazaïr.

Jouhaira Hafidh debout près de

toute la fratrie escorté de son fils, guettait l'apparition tant désiré de Rima.

Parmi eux tous, elle était la plus silencieuse, la plus fébrile. Aïd avait remarqué les cernes sous les yeux de sa mère le matin à l'aube, elle n'avait pas bien  dormie durant la nuit:

"Je vais être enfin délivrée mais il y aura beaucoup beaucoup de douleur, de question insoluble et de silence forcé. Dis toi mon fils que le comportement de mon père Allah Yrahmou demeurera pour nous une énigme car il aurait dû nous révèler la vérité sur l'existence de cette soeur aînée et de nous recommander de la retrouver, Rima est notre chair et notre sang mais que dire, que Allah pardonne à ton  grand-père... lui avait-elle confiée au petit déjeuner.

La première à reconnaître Rima fut Jouhaira, étouffant une exclamation de joie, elle se précipita vers elle, elle était la copie conforme des traits de leur mère défunte. Rima  apparut un instant immobile d'émotion puis leur ouvrant ses bras, elle les accueillit tous ensemble en pleurant de joie.

Les visages émues et réjouis, on se pressaient autour de la tante miraculée grand et petit, enfin peu à peu, les langues se délièrent et la voix grave et belle de Rima se fit entendre:

Je vous présente mon mari Adnan El-Abidi et ma fille Oumaima, c'est ma cadette.

Chacun reçut avec plaisir le beau-frère Syrien, ce dernier heureux fit:

-Ravi enfin de vous connaître, c'est un tel honneur que de vous compter comme les membres de ma famille, votre grande soeur est une femme exceptionnelle

Rima ajouta pour expliquer:

-Nous avons mis un temps infini pour reconstituer les pièces du puzzle et grâce à Allah et à mon mari et à mes filles, j'ai tenu bon et je suis entre vous aujourd'hui.

Oumaima était une jeune fille de dix huit ans, à l'image de sa mère elle portait le Hidjab et son voile aux tons doux faisait ressortir son teint clair. Elle les salua en Arabe, exprimant sa joie la plus profonde d'être enfin entouré des membres de la famille de sa chère mama.

Abdel-Raouf le frère aîné tint à les inviter tous à déjeuner à la maison familiale. On prit les bagages des voyageurs et Rima accompagna Jouhaira dans la voiture de leur hôte.

Retrouver la maison de sa petite enfance après tant d'années et d'épreuves fut un moment fort pour Rima